Les chroniques
Far Beyond The Sun: la meilleur compo d'Yngwie sans aucun doute d'ailleurs il adore jouer ce titre en live
Now Your Ships Are Burned: bon ben j'adore aussi même la voix du chanteur.......lol
Evil Eye: Ah quand j'entends ce titre ça me rapelle l'époque Alcatrazz, faut le voir jouer le YNGWIE sur Evil Eye
Icarus' Dream Suite Op:4: Magnifique chanson avec l'intro de l'Adagio d'Albinoni
As Above, So Below: j'adore l'intro, riff super que dire ??
Little Savage: Instrumentale superbe surtout quand le synthé arrive
Farewell: Un air de famille avec Black Star....hihi
ben bon dieu que dire ....
Dans la religion chrétienne, il y a les apôtres et le prophète.
Cet album c’est le Nouveau Testament, la suite de l’Ancien gravé par Eddie et Hendrix, le credo musical qui a converti beaucoup d’adeptes du son électrique en fidèles du Baroque and Roll qui y ont trouvé la vérité, la réponse à toutes leurs questions de guitaristes. Nouveau Testament car un nouveau messie venait de naître.
Remettons-nous dans le contexte de l’époque. En 1984, la guitare metal, c’était Eddie Van Halen, il venait de sortir 1984 et trustait les charts mondiaux tandis que son solo monstrueux de Beat it chez le père Jackson avait fait mal voir très mal dans la confrérie des guitaristes électriques. Van Halen meilleur guitariste du monde (dixit Sammy Hagar) etc… Mais un gamin de 20 ans est arrivé de Suède, Yngwie J. Malmsteen qui a montré que l’on pouvait faire autre chose que du tapping et des harmoniques sifflées dans un solo. C’est vrai y’avait Randy Rhoads mais ce con il est mort 3 ans plus tôt dans un accident d’avion en voulant épater Ozzy dans un looping bien téméraire. Donc à l’époque la guitare a ses pointures et un chef de file hollandais mais bon, tout le monde veut faire comme lui et les mecs n’ont retenu que le tapping pentatonique et les coups de vibrato abrasifs. Il fallait quelqu’un pour raviver la flamme (la pochette en est l’image) dans un hard rock trop américanisé.
Malmsteen lui il s’en fout et sait ce qu’il veut, il a un projet artistique qui n’a pu s’exprimer pleinement dans Alcatrazz sorte de carte de visite à ses yeux. Il veut créer ce que Ritchie Blackmore ou Uli John Roth n’ont pas eu l’ambition de réaliser. Marier l’excellence musicale, le classique, avec le son électrique…, l’Ancien avec le Moderne, le violon avec la Strat… en Suède personne n’y croyait et après un deal foireux avec CBS il décide de partir en terre promise, pas Israël qui attend toujours un nouveau Moïse, mais aux Etats-Unis, non pas avec les Dix Commandements, mais une paire de jeans et une Stratocaster.
Cet album est monstrueux, c’est un disque prophétique comme l’ont été Electric Ladyland ou Van Halen 1 en d’autres époques, une Révélation messianique en 8 chapitres. Chaque titre résume ce que l’on entendra plus tard dans les albums de la scène metal européenne. « Blackstar » c’est beau et triste à la fois, c’est de la musique, puis il y a « Far beyond the sun » ou il se réincarne en Paganini électrique, « As above so below » qui pose les bases du speed mélodique pour les décennies futures. L’ensemble sonne symphonique et baroque avec des solos de guitare bien graves et un son bien crémeux, des mélodies superbes d’une pureté inégalée, des passages émouvants ou se mêlent guitare acoustique et électrique le sommet demeurant cette sorte de concerto électrique qu’est « Icarus Dream suite opus 4 » où il reprend l’Adagio d’Albinoni avec un feeling à fleur de peau.
On pouvait penser que ce genre d’approche musicale aurait pu facilement consister en une envolée guitaristique bien stérile et prétentieuse, mais là non, la guitare pleure sur l’Adagio, déchire sur Far behond the sun et s’enflamme sur Little Savage. Partout, les arpèges, les traits diatoniques jaillissent comme le feu dans la glace des doigts de cette nouvelle étoile du Nord.
Cet opus, c’est L’Evangile selon Saint-Malmsteen
« Remercions Dieu d’avoir fait naître Yngwie, pour montrer au monde de la guitare qu’il y avait autre chose que Van Halen »(Joe Satriani)
Tonton MickSorti en septembre 84 sur Polydor KK Japan, "Yngwie J. Malmsteen's Rising Force" est toujours aujourd'hui considéré comme l'album néoclassique par excellence, une pierre angulaire de la guitare instrumentale moderne qui a influencé des dizaines de milleirs de joueurs, et dont certains groupes actuels, comme Stratovarius, découlent.
Ce premier album solo, enregistré alors qu'Yngwie était toujours membre d'Alcatrazz, propose huit compositions dont six instrumentaux. Les japonais, très friands de la guitare rock influencée par Ritchie Blackmore (Deep Purple, Rainbow), proposent ce deal au jeune guitariste (à peine 21 ans) alors qu'Alcatrazz rencontre un gros succès (disque d'or au Japon, avec 100000 albums vendus avec l'unique album studio de l'époque, "No Parole From Rock N' Roll"), mais pour éviter de mettre le groupe et le projet solo du jeune suédois en concurrence, influencent le choix des titres devant figurer sur ce premier opus : Polydor désire avant tout un album instrumental, et Yngwie ne peut pas refuser. D'où l'un des plus gros malentendus concernant Malmsteen, la teneur musicale de cet album étant finalement le choix de la maison de disques, lui souhaitant inclure plus de titres chantés.
Malgré tout, il fait ce qu'on lui dit. Il recrute le batteur Barriemore Barrelow ainsi que son vieil ami Jens Johansson avec qui il a déjà joué en Suède. Il finit par jeter son dévolu sur Jeff Scott Soto pour chanter, un illustre inconnu d'à peine 18 ans, sous l'impulsion de Jens et d'Anders Johansson, qui sera embauché plus tard. Il existe d'ailleurs des bandes de "Now Your Ships Are Burned" définitives avec Yngwie au chant, preuve qu'il a d'abord tenté d'occuper le micro en premier lieu.
Enregistré rapidement (une semaine pour les guitares) et pour une somme modique (40,000 dollars), Malmsteen se déclare toujours satisfait des titres, mais pas du son, assuré par les ingénieurs ayant contribué à l'album d'Alcatrazz. D'où une similitude flagrante, d'autant plus que le morceau "Evil Eye" était déjà joué sur la tournée "No Parole From Rock N' Roll", et qu'il apparait ici dans une version plus travaillée. Si "Far Beyond The Sun" a été écrit en deux heures pour les besoins du disque, "Black Star", "As Above, So Below", "Now Your Ships Are Burned" et le petit prélude de "Icarus Dream Suite Op.4", qui est l'"Adagio" d'Albinoni", sont à la base des morceaux que Malmsteen joue depuis des années en Suède, dans la cave de sa grand-mère. Musicalement très influencé par la musique baroque, Ritchie Blackmore et Uli Jon Roth (ex-Scorpions), ce premier disque impose le style d'Yngwie qu'il ne quittera jamais. Phrasé rapide, mélant le hard-rock et le classique, sont des marques de fabrique qu'il popularise le premier.
La performance de Jeff Scott Soto es taussi très remarquée. Ce dernier déclarera que quelques morceaux de l'album suivant, "Marching Out", seront répétés également durant les sessions d'enregistrement de "Rising Force", ce qui en soi est normal puisque de nombreux titres datent aussi des sessions d'amateur en Suède, quand malmsteen forgeait son style.
Le succès est tel au Japon que Polydor KK Japan décide de sortir mondialement, sur Polygram, l'une de ses filières. L'album, qui rencontre un colossal succès (il pointe même à la 60ème place des charts aux USA), permet à Yngwie de quitter définitivement Alcatrazz où il sera remplacé par Steve Vai. L'album live d'Alcatrazz, "Live Sentence", ne pointe qu'à la 173ème place des charts US. Malmsteen ne cachera pas qu'il était mal à l'aise dans ce groupe, que Graham Bonnet est un alcoolique fini et que la différence d'âge entre lui et les autres membres était aussi une barrière. Alcatrazz continuera le temps de deux albums et d'un petit succès d'estime en single. Steve Vai, lui, quittera le groupe en 1986 pour rejoindre david Lee Roth.
"Yngwie J. Malmsteen's Rising Force" reste encore aujourd'hui une pierre angulaire d'un style décrié pour son manque de feeling, privilégiant la technique et la démonstration à la création de véritables chansons. Mike Varney, qui a fait venir Yngwie en Amérique en février 1983, va sortir sur son label Shrapnel Records une grosse quantité de guitaristes oeuvrant dans le même style, ce qui finira par nuire à ce mouvement, noyé par la quantité sans qualité. De prestigieux noms se feront malgré tout, comme Vinnie Moore, Marty Friedman, Jason Becker, ou bien Tony MacAlpine que le suédois renomme "Mac Malmsteen" tant les deux styles sont quasiment clonés.
Qui plus est, Yngwie n'ayant pas sa langue dans sa poche, commence à se faire de nombreux ennemis dans le music business, à commencer par la presse qui s'acharne sur lui, malgré la qualité musicale de ce premier disque solo. Ses nombreuses déclarations assassines, son style immuable et sa grande consommation de drogue et d'alcool feront du guitariste un objet de défoulement pour les journalistes, aujourd'hui encore. Avoir un tel succès à 21 ans grise la tête du suédois...
Mais grâce à cet album, une réussite quasiment totale sur tous les plans, Yngwie se voit offrir plusieurs ponts d'or au succès, à l'éphémère des soirées où l'on obtient tout et au vedettariat, et il n'en refusera aucun.
WALTER